Étude d’impact économique de la politique d’adaptation des logements en faveur des séniors

Commanditée par France Silver Eco et la Filière Silver Économie, EY a réalisé une étude d’impact économique en collaboration avec de nombreux acteurs publics et privés.

Cette étude s’inscrit dans un contexte d’accélération de la politique d’adaptation des logements au vieillissement (ALV) souhaité par le Gouvernement pour permettre le « virage domiciliaire » – avec, notamment le lancement au 1er janvier 2024 du dispositif d’aide à l’adaptation des logements pour les ménages modestes « Ma Prime Adapt’ » (MPA) conformément au programme présidentiel.

Un double impact économique positif associé aux politiques d’adaptation des logements au vieillissement

Cette étude a cherché à estimer l’impact économique de la politique d’adaptation des logements en faveur des séniors, à travers les dépenses nouvelles potentielles et les coûts évités par l’État et les collectivités, pour les entreprises et pour les citoyens (reste à charge).

Nous estimons que 2,3M de logements devraient être adaptés dans la décennie à venir (2024-2033), avec une croissance progressive de 100k logements en 2024 à 230k en 2030, à adapter chaque année ce qui représente un doublement du rythme d’adaptation des logements sur la période, grâce à l’effet d’entrainement de Ma Prime Adapt’ au-delà de son public éligible (parc privé non éligible et le parc social). Ainsi, en 2033, 1/3 des logements adaptables du parc sénior seront adaptés.

Cette adaptation massive et préventive des logements permettra de réduire d’environ 20% le risque de chutes à domicile (soit 700k chutes évitées pour les PA) et de diminuer les dépenses de protection sociale (coûts évités) à hauteur de 7,2 Md€ sur la période 2024-2033 dont les 2/3 proviennent de financement public :

  • 2,0 Md€ de coûts évités sur les dépenses de soins au sens large, dont 70 % en hospitalisations et 25 % SSR (mais aussi en interventions pompiers, médecine de ville, arrêt de travail sur l’aide à domicile)
  • 5,2 Md€ de coûts évités sur les prises en charge en EHPAD ou autres structures d’accueil pour personnes âgées

L’adaptation des logements aura également un effet d’entrainement sur l’activité des entreprises avec un renforcement de filières spécialisées dans l’adaptation des logements au vieillissement :

  • Un marché de l’adaptation des logements au vieillissement estimé à hauteur de 1,9 Md€ annuel dès 2027
  • 5-8k emplois nécessaires additionnels, dont 95% de professionnels du bâtiment

En parallèle, le marché de l’aide et des soins à domicile va se renforcer avec 1,6 Md€ de dépenses additionnelles nécessaires pour soutenir le virage domiciliaire, dont 0,9 Md€ de financement public

Un équilibre budgétaire sera ainsi trouvé pour 100€ de dépense d’intervention dans la politique d’adaptation des logements au vieillissement :

  • Bénéfices pour la sphère sanitaire et médico-sociale : 76€ de coûts évités avec un désengorgement des hôpitaux et une amélioration des conditions de travail des professionnels de l’aide à domicile
  • Bénéfices pour le monde économique : développement du marché des travaux d’adaptation et de l’aide et soins à domicile, générant 24€ de TVA récupérés par l’État
  • Bénéfices sociétaux : effet de levier grâce à une aide unique nationale permettant un accroissement du parc de logements (privés et sociaux) adaptés au vieillissement et parés à la sobriété énergétique, et politique de « bien-vieillir » permettant de respecter le souhait des personnes âgées à vieillir au sein de leur logement, et dans de meilleures conditions pour les aidants professionnels et familiaux.